
Forme déambulatoire, avec des comédiens de l'Oiseau-mouche, dans des lieux différents de la ville. Théâtre, musée, bibliothèque, mairie, intérieur et extérieur. Ce fut aussi l'opportunité de proposer aux citoyens de venir à la rencontre d'un texte d'auteur, d'acteurs professionnels, d'une forme théâtrale moins ordinaire, plus inattendue au cœur d'un musée par exemple, lieu incontournable du patrimoine du Nord-Pas de Calais.
J'ai trouvé judicieux d'y intégrer la parole des citoyens grâce au support vidéo et ainsi la mêler à celle des comédiens; placer leurs témoignages au coeur de cette démarche théâtrale. Je suis allée à la rencontre d'hommes et de femmes, d'enfants qui souhaitaient inscrire leurs mots, leur visage à l'image en tournant dans leur lieu d'habitation et recueillir ainsi leurs propres témoignages autour de la mémoire et la dualité "mort/vie". Aussi je les invitais à assister à des répétitions au Garage et à la rencontre des comédiens pour échanger sur ce texte de Kermann*.
Ainsi, ils ont été associé concrètement au processus même de création et ont pu partager la place de l'acteur. Ce fut une manière de rassembler des "acteurs citoyens", en somme, à travers leur témoignage, et des "acteurs de théâtre", confronter l'image et le vivant du théâtre, le réel et l'imaginaire. Ensemble nous avons fabriqué notre propre mastication, trace de nos propres langages...


Montrer qu’un même moment de vie peut être perçu de manières différentes...Jouer sur des mondes, des univers parallèles pour enrichir nos perceptions, notre désir d’être là. Bousculer les codes, disséquer, disloquer nos pulsions, laisser la place au « plus grand » et au « plus petit », au détail, à l’exagération, à la vraisemblance et à son contraire,« se tirer les cheveux ».


En rassemblant des textes écrits de 15 à 22 ans, ce spectacle est élaboré telle une partition musicale, un travail précis sur les sons et les intonations.
Sur le plateau de théâtre, mon inconscient, tel un petit personnage, prend la parole, s’emballe et se lâche même.